• Chapitre 6

    Le corps de Lucas nageait dans une mare vermeille. Mare dans laquelle trempaient aussi ses vêtements. L'élève, livide, avait été massacré à l'arme blanche. La jeune fille sentit ses genoux se dérober sous elle et ses yeux se remplirent des larmes. Ambre chercha son souffle, appuyée sur le mur pour ne pas buter contre le sol grisâtre. Sa respiration saccadée accompagnée à la perfection ses sanglots à peine audible. Un bruit se fit entendre dans le couloir. Elle porta une main à sa bouche pour essayer d'étouffer ses quelques gémissement : les élèves dépassèrent la salle sans faire autre chose que rire et rire encore. 

    Ambre prit quelques minutes pour se calmer avant de sortir, complètement chamboulée. L'image de son ami blafard au possible et dépourvu de souffle la poursuivait jusque dans les moments de noir qu'elle s'imposa d'elle même. Dès qu'un groupe la dépassait, la jeune fille usait de son pouvoir et leur transmettait ses angoisses, de même que ses peurs et sa tristesse dévorante. Des pleurs résonnaient de toutes part et ses forces déclinaient rapidement. Un grand garçon de dernière année eut la gentillesse de l'accompagner jusqu'à sa chambre, bien qu'accompagner soit un grand mot : il la portait presque tant la petite blonde tremblait. Arrivée dans la pièce, elle se dirigea tant bien que mal vers la salle de bain, quand laquelle elle récupéra une lame dont l'éclat brillant l'aveugla.

    Retourner au lycée lui prit un temps fou : les larmes revenaient à une vitesse époustouflante et trop souvent le souffle lui manquait. Quelques questions fusèrent à son passage « Que se passe-t-il ? » mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge. Avec une douceur déchirante, ses doigts frôlaient chaque murs, chaque objets qui traînaient à hauteur comme si c'était son dernier passage. Le dernier d'une vie. Enfin, la 2so2 et l'odeur de mort qui semblait flottait jusqu'au tableau blanc tâché de bleu et de rouge. Les tables remplissaient la pièce d'une drôle de manière, les deux derniers rangs du fond étaient bougés de façon à former un carré parfait autour du corps à l'abandon. L'air semblait immobile, chaud et lourd, surchargé de mauvaises choses. Lentement, Ambre traversa cette pièce qui lui était à la fois familière et inconnue avant de tirer une chaise et ainsi briser l'ordre instable qu'il y régnait. Elle s'écroula sur l'objet, la tête rentrait entre ses épaules encore agitées. La jeune fille enleva lentement son gilet, délaça ses converses avec des gestes nerveux et finalement remonta le bas de son pantalon autant qu'elle put. Quand elle eut dénudé le plus de peau possible, elle sortit un petit étui. Ses gestes se firent précautionneux et précis pour l'ouvrir et en retirer le contenu, à savoir sa lame. Lame qu'elle nettoya avec soin, effaçant quelques traces de sang. Son sang. Un sang qui maculerait encore le métal utilitaire. 

    Un long sifflement retentit dans le couloir, tout prêt de la porte. Elle se figea et attendit une dizaine de minute, les yeux rivés sur les cheveux châtains de son défunt ami. Enfin, elle eut la force d'empoigner pleinement la lame et de parcourir sa peau d'albâtre avec. Ambre commença par la chair tendre des bras qu'elle entailla légèrement, puis les jambes avec un peu plus de force pour bien ressortir la morsure de ce morceau froid dans son corps. La douleur irradiait une chaleur infernale sur son épiderme frissonnant. Dernier effort. Elle dérapa et s'entailla profondément l'avant bras. Réitéra cette erreur sur son opposé. Et regarda des larmes rouges s'échapper des tissus déchirés. 
    Noir.

    Tout est noir.

    Puis rien

     

    *

    Eileen marchait, tremblante, vers la salle. Elle sentait son cœur battre la chamade sous sa poitrine. Quelque chose, quelque chose d'étrange l'appelait vers cette salle.

    Une longue plainte déchira le silence de son esprit. Il y avait, pas loin, un fantôme qui avait sans doute très mal.

    - Ce n'est pas normal, murmura Eileen pour elle même. Les fantômes n'ont pas mal.

    Elle plaqua ses mains sur ses oreilles, sans parvenir à étouffer le cri. Debout devant la porte close, elle éclata en sanglots.

    Elle n'avait pas envie de découvrir derrière cette porte le corps sans vie d'un de ses amis, encore. Si elle avait pu, elle serait revenue un an en arrière, quand son pouvoir avait commencé à se déclarer ... Satané pouvoir !
    Sur son dossier, quelque part dans une des piles de paperasse de Faye, on pouvait lire « jeune fille très souriante, un peu trop émotive. Pouvoir possible prévu : influence des émotions, ou pouvant ressentir celles des autres »
    Ça non, même ses pires cauchemar elle n'auraient pu prévoir ce pouvoir maudit. Et si elle avait pu savoir avant, sans doute n'aurait-elle même jamais posé sa candidature.
    Eileen appuya sa main sur la poignée. Sur qui cela allait-il encore tomber, aujourd'hui ? La plainte se faisait plus forte, emplie de douleur. Malgré toute sa peur, Eileen appuya finalement sur la poignée.
    Le prénom franchit ses lèvres en même temps que le cri d'horreur :

    - Ambre !

    Elle claqua la porte, puis inspira un grand coup. C'était un cauchemar. C'était forcément un cauchemar, encore un, un mauvais tour de ces satanées illusions. La jeune fille rouvrit le panneau de bois une fois, deux fois, dix fois. Mais ce maudit cadavre refusait de disparaître. Eileen n'arrivait à se résoudre à aller voir de plus près.

    À cours d'idées, elle finit par choisir de courir chercher de l'aide. Elle tira simplement la porte, n'ayant de toute façon pas les moyens de la fermer pour empêcher les curieux de rentrer. Elle ne serait pas longue, de toute façon.
    En déboulant dans la cafèt', elle tomba sur Kalian, Faye qui avaient fini de déjeuner et Corentin.

    - Et là, tu es mort, déclara calmement la jeune négociatrice.

    - Quoi ?
    - Échec et mat, annonça cette dernière en déplaçant son fou. Pour la quatrième fois. Il faut vraiment que tu fasses des efforts d'attention, Corentin.
    - Pardon. On la refait ?

    Eileen choisit ce moment pour gémir - les quatre secondes précédentes ayant été mise à profit pour récupérer de sa course folle.

    - Quelque chose ne va pas, Eileen ?

    - Ambre ! Ambre est …

    Ses trois amis bondirent aussitôt sur leurs pieds, et Kalian fila sans même demander la salle.

    - Calme-toi, ordonna Faye, et explique. Tu l'as vue ? Tu as vu son fantôme ?

    - Elle est dans une salle. Allongée par terre. Et avec du sang. Du sang ! Du sang ! Allongée par terre ! Avec des papillons bleus ! Et une marmotte qui ...

    Faye échangea un regard entendu avec Corentin. Ils n'en apprendraient pas plus.

    - Et la salle ? Tu te souviens du numéro de la salle, Eileen ?

    - La salle ?

    Le regard de la jeune fille était vitreux.

    - L'endroit où tu l'as vue.

    - Une piscine ?

    D'un hochement de tête, Faye signala à son ami qu'ils devraient se débrouiller seuls.

    En déboulant devant la salle, moins de trois minutes plus tard, ils eurent la surprise d'y trouver Kalian, l'air impatient.

    - C'est fermé à clé, indiqua cette dernière. Je viens d'appeler Mary, elle arrive. Mais je ne voulais pas bouger d'ici, que personne ne rentre. Maintenant que vous êtes là, surveillez cette porte. Je vais la chercher.

    Elle partit en courant, sans même se retourner pour répondre à Faye, qui lui criait :

    - Mais attends ! Comment tu peux être sûre que c'est ici ?

    - Elle doit avoir ses sources, répondit Corentin. C'est une bonne guerrière, ce genre de gens est toujours bien informé...

    - Mais Eileen a dû rentrer dans la salle pour voir Ambre non ? Pourquoi cette maudite porte est fermée si c'est ici ?

    Ils se turent un instant.

    - Je la trouve louche, avoua Faye, un peu honteuse de soupçonner une amie. Tu te souviens de la mission métal ?

    Corentin ouvrit la bouche pour lui répondre, mais il fut coupé par Mary qui arrivait en courant, son trousseau de clé en main. La porte close ne lui opposa pas plus de résistance que si elle avait été grande ouverte, et la seconde d'après, les trois s'engouffraient dans la salle, suivis de près par Kalian qui revint au même moment.

    Mary brisa le silence qui s'installait :

    - Et bien ? Elle est vide, votre salle !
    - Je vois ça, grogna Kalian.
    - Si elle était morte, elle n'a pas pu aller bien loin !
    - Merci Corentin pour cette remarque pleine de bon sens ! Faye, ta copine folle a complètement pété les plombs ! C'était la dernière fois que je lui faisais confiance !
    - Attend, Kalian, reprit Faye avec douceur. Il y a des traces de sang par terre. Il s'est bien passé quelque chose ...
    - Des traces de sang, ouais ! À moins que l'autre gamine soit venue se tartiner de grenadine ici avant avant de paniquer toute seule en voyant les taches rouges qu'elle faisait !

     

    Sur ces mots, elle partit en claquant la porte, manquant d'assommer Corentin au passage.
    Faye exaspérée tentait de continuer son raisonnement :

    - La porte était fermée à clé, en arrivant. Hors, ce n'était pas le cas quand Eileen était venue, ou elle ne l'aurait pas ouverte.

    - Elle a peut-être crocheté la serrure, suggéra Corentin.
    - Bien sûr. Et avec quoi ? Son sèche-cheveux ? Avant de tout refermer à la perceuse ?
    - Ouais, pardon.
    - Mais Kalian ... Elle était là avant nous ...

    Elle s'apprêtait à faire part de ses suppositions à Corentin, mais le haut-parleur s'alluma à cet instant, demandant Faye, pour changer, d'urgence à la vie scolaire.

     

    *

     

    Allumant discrètement sa lampe de chevet, Élina consulta les dernières informations qu'elle avait eue sur ces fameuses disparitions. Au final, elle n'en avait pas conclut grand chose si ce n'est que, pour elle, et elle n'osait pas l'avouer aux autres, ces disparitions étaient plus que douteuses. Pour Élina, certaines étaient préméditées et si l'auteur laissait la paranoïa l'envahir, on pouvait avoir affaire à des meurtres.

    Ces idées noires l'arrachèrent à son sommeil et malgré les verres d'eau et la musique relaxante dans les oreilles, elle se résolut à sortir de sa chambre. En temps normal, les élèves n'en avaient pas le droit, bien sûr. Mais le pouvoir d'infiltration de la jeune fille lui permettait quelques petites escapades nocturnes, les soirs d'insomnie.

    Cette nuit-là, ce fut la bibliothèque qu'elle choisit. Pour son ambiance feutrée et ses pages de mystères. Cela la rassurerait peut être de penser que cela n'était le fruit que d'une imagination un peu trop débordante. Dérobant la clé dans la loge qui n'était pas fermée, Élina se glissa dans l'ombre, jusqu’à l'endroit cible.

    Une fois ses petits pieds sur la moquette de la bibliothèque, elle se demanda longuement où elle irait noyer ses idées sombres. Elle commença par choisir l'étagère des romans mais finit par se convaincre qu'une fiction, un policier ou un fantastique à une heure pareille n'était peut être pas une si bonne idée. Elle alla alors à l'autre bout de la pièce, passant devant les revues qui apportaient chaque mois, chaque semaine, des nouvelles des quatre coins du monde et des documentaires en touts genres. L'idée d'utiliser un ordinateur la tenta. Mais elle finit par se dire que si le lycée découvrait sa connexion, elle risquait de se faire disputer. Élina regarda autour d'elle et une reliure d'un vieux livre d"histoire aux lettres dorées attira son attention, tant il avait l'air précieux à la lumière de la lune.
    Se laissant quelques minutes d'évasion, elle s'autorisa à l'ouvrir lorsque qu'elle s'aperçut qu'elle venait de faire tomber un post-it apparemment vieux de plusieurs années. « Faut-il s'en occuper ? » songea-t-elle. « Après tout, j'ai bien le temps, il est trois heures du matin et je n'arriverais sûrement pas à me rendormir... »

    Le papier indiquait un ordinateur, le poste 7. Elle cru d'abord à une simple indication oubliée lorsqu'elle vit, inscrit en gravures de crayon sans mine un "Randy was here" semblables à ceux qu'elle avait découvert partout dans le lycée. Amusée par ce jeu de piste romanesque, elle décida d'aller jusqu'à l'ordinateur. Ce dernier ne fonctionnait pas. Mais il lui sembla voir une petite clé argentée déposée sous l'unité centrale.

    Que pouvait-elle ouvrir ?

    Élina se persuada qu'elle venait de tomber sur une piste de non-sens. Puis, elle décida quand même de revenir sur ce livre d'histoire. Elle le feuilleta un long moment lorsqu'elle découvrit que le livre possédait non seulement des renseignements sur les révolutions en URSS et les régimes totalitaires, mais aussi un étrange double fond, comme une cachette. Impatiente et peu prudente sur le coup, elle l'ouvrit avec hâte, découvrant un petit journal vieilli, muni d'un cadenas bidon qui nécessitait quand même son ouverture pour ne pas abîmer l'ouvrage. Elle utilisa la clé par acquis de conscience et écarquilla de grand yeux luisants lorsque ce dernier s'ouvrit. Le feuilletant, Élina découvrit alors que Randy était un ancien élève de lycée à qui il était arrivé d'étranges choses ...

    Mais il fallait à présent s'en aller et revoir ça de plus près plus tard. Élina rangea le livre d'histoire, et se contenta de garder la clé et le journal. C'était son trésor de la nuit. Elle avait enfin pu se rendre utile en découvrant quelque chose d'inédit. Le sourire au lèvres, quelque peu inconsciente de ce que valait ces informations sur Randy, la jeune fille regagna sa chambre et mit sous la couette, serrant contre elle, cet étrange trésor d'une nuit.

     

    *

     

    C'est énervée que Faye entra dans son vestiaire. Elle avait longuement réfléchit. Cette fois, c'en était trop. D'abord Arthur puis Lucas... Il fallait absolument faire quelque chose d'autant plus que la jeune femme se doutait que ça allait continuer.

    Le seul moyen pour sortir du lycée était de pouvoir partir en mission. Il fallait donc faire partie des meilleurs. Flattant son ego, Faye se disait qu'elle pourrait toujours utiliser ses talents de négociatrice. Il fallait donc rassembler toute la troupe et s'échapper lors d'une mission. Dit comme ça, cela pouvait sembler simple mais il fallait s'arranger pour que chaque élève ai le niveau suffisant pour partir. Il leur faudrait aussi du courage. Mais sur ce coup-là, un petit coup de négociation et tout irai bien.

    Elle se chargerai de rassembler les deuxième année. Il ne manquait plus que quelqu'un pour réunir les plus jeunes. Elle sortit dans le couloir où, justement, Corentin passait, apparemment un peu perdu. Le protagoniste idéal.

    L'attrapant par le col de la chemise, elle l'attira dans son vestiaire en lui intimant de ne faire aucun bruit. Une fois la porte fermée, le combattant se mit a râler face au monde rosâtre de la jeune négociatrice.

    - Saches que je n'ai pas choisi. Lui dit-elle gravement.

    Constatant qu'elle n'avait pas son sens de l'humour habituel, ce dernier se fit plus sérieux avant de lui demander ce qu'il lui arrivait.

    - Trop de personnes disparaissent, je supposes que tu l'as constaté.
    - Oui ...

    Elle s'arrêta un instant. Et si c'était lui, l'auteur de cette hécatombe ? Il fallait qu'elle en ait le cœur net. Lui saisissant les épaules, elle le fixa dans les yeux :

    - Après manger, retrouve- moi devant la salle d'arts plastiques. Il faut qu'on parle. Il faut que je te parle.

    Ce dernier, surpris accepta sans faire de manières. Ceci fait, Faye le mit dehors et termina sa matinée. Pendant les cours, pendant le repas, son idée lui trottait dans la tête comme une petite musique :

    - Quelque chose ne vas pas ? Demanda Aria qui se débattait avec sa purée de brocolis.
    - Euh ... Non ... Rien ... Je suis juste fatiguée, sourit Faye en se levant pour aller déposer son plateau.

    Une fois seule dans le couloir, cette dernière se mit à courir jusque devant la salle d'art où elle attendit patiemment Corentin. Celui-ci fini par arriver, une pomme à la main.

    - Tu voulais me voir ? Demanda-t-il.
    - Oui, il faut que je te parle d'un sujet important.
    - Eh bien, parles !
    - Si tu savais ... Je t'avoue que j'ai un peu peur ... Bon. Pourrais-tu me dire si l'harmonie entre les protagonistes écliptiques de Togonie est justifiée par l'élaboration spéciale d'un manchot à trois têtes pourvu de chaussons en écailles de cabillaud, ceci de manière paradoxale prouvant l'innocence du chamois grec ?

    L'interlocuteur semblait se renfrogner :

     

    - Tu me crois vraiment capable de choses pareilles ? Franchement tu me déçois. Je suis innocent ! D'ailleurs, je n'aurais aucune raison de faire cela ! Je suis le meilleur de toute façon !
    - L'énergie synergique de l'égocentrisme prononcé au fin fond de l'entonnoir sacré, me poussais à vouloir un déluge torrentiel au delà des terres afghanes.
    - Je ne suis pas du genre a tuer mes amis, grogna le guerrier, cette fois complètement vexé.

    Faye s'excusa. Maintenant, elle était certaine de sa non-culpabilité. Elle lui expliqua ce qu'elle pensait de la situation : disparitions ... meurtres ... Et surtout, un coupable.

    - Comment tu peux être sûre qu'il fait partit de notre groupe d'amis ?!
    - Cette personne connaît beaucoup de choses sur nous. Elle a éliminé les premiers de manière précise, sans que personne ne puisse se douter de quoi que ce soit.
    - Oui, mais qui ça pourrait être dans ce cas ?
    - Je ne sais pas, je préfère ne pas le savoir d'ailleurs. Il faut qu'on arrive a s'enfuir avant que cela nous tombe dessus.
    - Et pourquoi on ne trouve pas le coupable d'abord avant de lui taper dessus ?
    - Et s'il te trouve avant et qu'il te pourrit ton honneur en te faisant mourir comme un piètre guerrier ? Les gens ne vanterons ni ton courage, ni ton héroïsme.

     

    Corentin entra en réflexion avec lui même :

     

    - Je marche.
    - Super, voilà le plan. Tu vas tenter de rassembler un maximum de personnes en première année et les booster au niveau travail pour qu'ils obtiennent un poste dans une grosse mission. Je ferais de même du coté des secondes années. Ceci fait, nous nous échapperons judicieusement pendant cette mission.
    - Il faudra faire attention à ne pas enrôler le coupable en même temps...
    - J'y ai pensé. Conclut Faye en lui tendant des notes dans un petit carnet.
    - Encore en rose ?
    - Ne râle pas, j'ai demandé aux clous stylisés punk mais ils n'ont pas voulu. Et puis c'est assortit à la couleur de tes cheveux.
    - Ah. Dans ce cas....

     

    *

     

    Faye et Kalian allaient à nouveau partir en mission. À Paris.

    C'est pourquoi cette dernière, soucieuse de l'état de santé de son jardin secret, était prête à dévoiler son existence à Elina. Elle l'appela, pour la convaincre d'alimenter ses plantes. Son amie refusa, dans un premiers temps à lui rendre ce service. Elle trouver que sa demande était absurde, elle ne croyais pas du tout en l'existence de ce jardin. Mais la jeune fille insista lourdement et fini par convaincre cette dernière. Elle affirma détenir un arrosoir de poche se trouvant dans son armoire. Elina prête à raccrocher, se fit interrompre par la jardinière ajoutant qu'il fallait une dose bien précise d'eau minérale et de terreaux. Elina soupira et lui promis de remplir sa tache si importante. Kalian la remercia avant de raccrocher.

     

     

    - Allez calme-toi … dit Faye à son amie en lui tapotant l’épaule.
    - Hm, dit-elle simplement.
    - Et puis on va à Paris ! C’est génial non ? Tu es déjà allée là-bas toi ?
    - Quand j’étais petite.
    - Bah c’est super, ça va faire remonter plein de souvenirs !
    - Ça va surtout les tacher de sang …
    - Kal, tu me facilites le transit intestinal …

     

    Se replongeant dans son siège, elle croisa les bras dans un air renfrogné alors que Kalian regardait le paysage défiler par la fenêtre du train. Cette fois pourtant, il n’y avait pas de raison pour que la mission tourne mal. Mandaté par le Qatar pour escorter une œuvre d’art, Faye devait tirer le meilleur prix possible du tableau. Pas de terroriste. Pas de balle. Une présence à peine utile pour la jeune sniper qui en vérité était juste là pour un simple caprice de Cheik. Elle n’était pas sensée presser sa détente, ne serait-ce qu’une seule fois.

    Le coup de feu déchira l’air comme le tonnerre. Il fallait courir vite, très vite. Les balles pleuvaient comme la pluie qui tombait alors que sur les toits les éclairs des échanges de tirs brillaient sur le béton humide. Les yeux de la jeune sniper ne voyaient plus rien tant la visibilité était mauvaise, la réduisant au tir à l’aveugle, la réduisant à un animal, tuant par instinct.
    Un genou à terre, son épaule était détruite par le recul de la lourde arme à chaque tir mais elle ne pouvait pas laisser tomber. Le moindre mouvement, la moindre silhouette devenait une cible alors que dans son esprit tournait en boucle son seul objectif : elle ramènerait tout le monde en vie au lycée.
    Non.
    Elle ramènerait tout le monde à la maison.
    Un bruit retentit juste derrière elle et, pivotant sur son unique appui à terre, elle heurta violemment la personne dernière elle avec le canon de son arme. Avec un cri de rage, elle appuya sur la détente.

     

    - Ka…lian…

     

    Son œil recula lentement de son viseur et sa vision retrouva sa netteté. Alors que le soleil commençait à se lever dans le ciel aux nuages déchirés, Kalian put voir autour d’elle. A ses pieds gisait le corps d’une personne bien connue. Tendant sa main mutilée par le puissant tir vers elle, Faye implorait son aide en silence. Un cri de terreur monta de sa poitrine pour finalement déchirer le silence.
    Autour d’elle, pas un assaillant mort.
    Juste des amis.

    - KALIAN !

     

    Se réveillant en sursaut, les doigts de la jeune fille se plantèrent dans les bras de la négociatrice. Regardant autour d’elle, elle tenta de ralentir ses battements de cœur.

     

    - J’ai … J’ai rêvé …

     

    Soupirant, elle se laisse tomber dans son siège. Autour d’elle, les autres se mirent à murmurer, inquiétés par l’étrange attitude de la sniper. Faye dû passer le reste du trajet à la rassurer.

    Posant son sac sur le lit de l’auberge de jeunesse, Faye soupira alors que Kalian, elle, se laissa tomber sur le matelas de son amie.

     

    - Hey ! Tu ne voulais pas prendre le lit du haut ?
    - J’ai une tête à pouvoir grimper une échelle ? Je suis devenu un chamalow …

     

    Souriant en secouant la tête, elle l’imita et appuya sa tête dans le creux de son dos. Soudain, l’une des premières années rentra dans son champ de vision et demanda d’une voix timide.

     

    - Dites, on voudrait aller acheter des trucs à la supérette d’en face. Ça vous dis de venir ?
    - Ouais pourquoi pas ! La mission commence demain, autant prendre du bon temps un peu avant ! Tu viens Kalian ? S’enthousiasma Faye en se redressant.
    - Je n’arrive pas à monter une échelle, tu voudrais que je marche jusqu’à l’autre côté de la rue en plus ?
    - Oh allez, t’es pas si crevée que ça !
    - Bah si justement. Mais vas-y, t’as pas besoin de moi pour t’amuser, on est pas mariées non plus.

     

    Un fin sourire passa sur les lèvres de la négociatrice et elle ébouriffa les cheveux de la sniper en riant alors que cette dernière lui expédiait un regard désabusé, trop faible pour se défendre. Faye prit alors sa carte magnétique entre ses doigts et demanda à son amie.

     

    - Tu nous ouvriras ou on prend nos cartes ?
    - Je vous ouvrirais t’inquiète. Au pire si je dors, appelle-moi.
    - Ok.
    - Au pire nous avons la notre. Dit Dyght.
    - Non j’ai pas la mienne ! Dit Roman.
    - Peut-être, mais nous oui. Appuya Dyght, d’une voix légèrement plus grave.
    - Oh ça va allez, on s’en fiche de qui a une carte, on demandera à Kalian. Trancha Rachel en soupirant.

     

    Sur ce, le petit groupe se dirigea hors de la salle, fermant doucement la porte alors que Kalian se laissait tomber sur le lit. Ils traversèrent l’auberge de jeunesse sans un bruit, puis, une fois dans la salle d’accueil du bâtiment, Roman décréta qu’il voulait boire quelque chose avant d’y aller. Faye haussa les épaules et d’un commun accord, ils se vautrèrent en groupe autour de l’une des tables de la réception qui faisait aussi office de café. Roman demanda une limonade, rapidement joint par Dyght qui, après un long débat avec ses nombreux lui-même, demanda un café grenadine afin de satisfaire tout les partis. Faye, jugeant l’idée amusante, fit la même commande et Rachel demanda un simple jus de fruit. Alors qu’ils attendaient leurs commandes, cette dernière se retourna vers Faye.

     

    - Hey Faye. T’es sûre qu’on est en sécurité avec elle ? Demanda Rachel.
    - Elle ? Kalian ? S’assura-t-elle.
    - Non le pape… Soupira Roman en jouant avec une salière.

     

    La négociatrice réalisa alors que les trois premières années la regardaient avec attention et elle comprit que la sortie n’était sans doute pas innocente. Elle soupira et dit d’un ton sec et agacé.

     

    - Le pape je sais pas, mais elle, elle a fait son travail et elle l’a toujours bien fait donc…
    - Ouais mais Thomas est mort à cause d’elle… C’est elle qui lui a tiré dessus non ? Demanda Dyght.
    - Quoi ?! Mais pas du tout ! Thomas était mort quand elle est arrivée, mais c’était pas du tout le bon calibre qui a été utilisé. Répondit-elle du tac au tac.
    - Si tu le dis… Soupira le jeune homme.

     

    Apparemment, son excuse réussit à les convaincre car ils enchaînèrent sur un autre sujet. Faye se retira progressivement de la conversation pour finir par ne plus rien dire du tout, se contentant d’observer avec un air intéressé pour ne pas attirer l’attention. Elle avait complètement inventé son histoire de calibre, Kalian avait même subit une enquête de l’administration à cause de l’incident, mais évidement, ils n’avaient rien trouvé. Le détail était en effet troublant, mais pourquoi aurait-elle tué Thomas ? Ça pouvait bien être un des terroristes. Et puis selon Kalian, il aurait dû voir le spot du sniper juste en face de lui.
    Et pourtant … Kalian était arrivée après ...
    Juste après qu’ils eurent fini leurs consommations, ils se levèrent et sortirent de l’auberge de jeunesse.

    Les quatre élèves du LP2I apparaissaient clairement dans son champ de vision. Sans lunettes, sa position ne pouvait pas être trahie par un éclat de lumière. Ils traversèrent la rue sans encombre.

    - Kalian ? Kalian ouvre ! Raaah elle dort … Je vais l’appeler.
    - Attends nous allons ouvrir. Déclara Dyght.
    - Pourquoi tu parles toujours de toi comme ça ? Soupira Roman.
    - Parce que nous sommes plusieurs. Répondit-il comme si c’était une évidence.


    Lorsque le voyant de la serrure vira au vert, la poignée tourna seule dans sa main et le jeune homme sursauta en arrière. La porte s’ouvrit sur une Kalian aux yeux rougit, les cheveux en bataille. Elle s’écarta sur le côté pour les laisser passer et regrimpa dans son lit avec une lenteur surprenante.
    - Oula… Tu as la motivation d’un lynx asthmatique… Mais au moins tu as débarrassé mon lit.
    - Je t’ai dis que j’étais morte … Fit-elle en se contentant de lever un bras avant de le laisser retomber.
    - Tu veux manger un truc ? Demanda Rachel.
    - Vous avez des harritsu ?
    - Des quoi ? S’étonna Roman.
    - Du chocolat au piment. Expliqua Faye en aparté. Non, on en a pas, mais si tu veux, y’a du nougat et des kiwis.
    - Nan ça ira.
    - Y’a du chocolat aussi. Nota Roman.
    - J’ai dis non … Gronda-t-elle en se retournant pour fermer le rideau cloisonnant son lit.

    Lorsqu’il n’y eu plus du tout de bruit, lorsque tout le monde dormit finalement, Kalian rouvrit ses yeux et bougea doucement pour dégager l’étui de son fusil de sous elle. Descendant doucement de son lit, en silence, elle se glissa hors de son lit puis en dehors de la chambre.
    Marchant doucement dans les couloirs sombres, elle descendit à la réception et, évitant la vigilance faiblissante des réceptionnistes, sortit du bâtiment pour rejoindre le fourgon. Faisant glisser la portière après avoir utilisé le passe-partout de Mary, elle reposa son arme à sa place et envoya rapidement un SMS. Par la suite, c’est en rasant les murs qu’elle rejoignit la chambre. Ce fut là sa seule erreur.
    Alors qu’elle était dans l’escalier, deux bras la saisirent soudain fermement et la plaquèrent contre le mur, mais ils ne venaient pas de devant elle. Ils venaient du mur.
    Dyght apparut ensuite soudain devant elle, comme si il avait toujours été là, le regard froid et sévère.

     

    - Pourquoi tu avais ton arme ? Demanda-t-il abruptement.

     

    Les bras la retenant par les aisselles se remontèrent légèrement et la tête de Rachel traversa le mur comme si il était fait d’eau.

     

    - Répond Kalian ! C’est toi qui es responsable de ces meurtres ?!

     

    La sniper grogna et balança un coup de tête en arrière ; même si cette dernière rencontra le mur, elle avait tout de même légèrement touché sa cible. Au moins cette dernière était prévenue.

     

    - Tu penses obtenir une réponse en étant si direct ? Amateur ! Cracha-t-elle.
    - Ça veut dire oui ? Gronda Dyght.
    - Ça veut dire que vous êtes horriblement stupides ! Vous vous attaquez à la mauvaise personne !
    - Qu’est-ce qui nous dis que tu ne mens pas ?!

     

    Elle se débâtit violemment avant de soupirer de rage.

     

    - Ok, je vais vous expliquer…

    - Tu m’entends Dyght ?
    - Oui oui. Fit la voix de ce dernier à travers le talkie-walkie.
    - Comment va notre bébé ?
    - Comme un tableau.
    - Magnifique !

     

    Faye coupa la communication avant d’appeler tour à tour tous ses collègues. Tout le monde avait été surpris de constater que le pouvoir de Dyght était de ne pas imprimer son image dans l’esprit des gens. La première chose qui sautait pourtant aux yeux avec lui, c’était plutôt le « eux » qui le caractérisait. Mais en fait non, Dyght souffrait simplement d’un dédoublement de la personnalité. Rien d’exceptionnel en soit.
    Il(s) avai(en)t donc été(s) enchanté(s) d’écoper de la surveillance du tableau. Simplement assit devant, à regarder passer des gens qui, eux, ne le voyaient pas. Ou plutôt ne se souvenaient pas.
    Rachel était dans une sale secrète, juste derrière l’œuvre, prête à la tirer dans le mur en cas de problème, quant à Roman, il avait passé la nuit à chercher des informations dans les rêves des propriétaires du tableau et dormait à présent. Dormait vraiment cette fois.
    S’étirant, Faye s’avança vers la vitre teintée donnant sur la salle d’exposition. Ce genre de salle lui donnait une légère impression de déjà vus, sauf que cette fois, Kalian était hors de vue, quelque part sur les toits du musée.
    Elle posa son doigt sur le bouton correspondant à sa fréquence, hésita, puis finalement rangea l’appareil. Qu’est-ce qu’elle avait à lui dire ? En plus, la connaissant, elle allait l’incendier pour avoir brisé sa concentration sans raison. Parce que oui, il n’y avait pas de raison.
    Tout allait bien se passer de toute façon… Non ?

    - Waaaaa ! Bailla Faye en s’étirant. Qu’on ne vienne pas me dire que le LP2I ne possède pas les meilleurs élèves du mondes … 24 euro le Degas, ça, c’est du professionnalisme !
    - 625 000 fois moins … Mes félicitations. Soupira Kalian, la tête entre ses bras.
    - Tu vas pas encore faire la gueule … Dit Rachel avec lassitude
    - Naaaan. Juste dormir comme une marmotte pendant tout le trajet.

     

    Sur ce, elle ferma les yeux et détourna la tête.

     

    - Au moins tout s’est bien passé. Marmonna Roman. J’ai vraiment eu peur qu’on meure pendant la mission …
    - En même temps, on est pas venu au lycée pour faire du tricot. Déclara Faye en haussant les épaules. Après si ton pouvoir c’est ça, je comprends, mais vu qu’apparemment non …
    - Oh je pourrais tu sais. Vu que je passe mon temps à pioncer et à retranscrire mes infos, j’ai pleiiiiin de temps libre.
    - Bah voilà, met-toi au tricot.

    Le fourgon s’arrêta sur une aire d’autoroute déserte, perdu au fond d’un bois longeant la route. Suite à une menace collective de souiller les sièges puis à une intervention de Faye auprès du conducteur, ce dernier avait accepté de leur léguer une pause pour aller aux toilettes. Avant de descendre, Rachel secoua l’épaule de la sniper afin de la réveiller. Le temps qu’elle émerge et qu’elle sorte, les premières années revenaient. La tête dans le vague, elle flotta jusqu’aux cabinets pour finalement poireauter devant les seules toilettes à ne pas être turc, devinant que Faye s’y trouvait. Lorsque cette dernière sortie enfin, elle haussa les sourcils.

     

    - Tu as une tête au réveil toi …
    - Merci je sais, tu peux rester avec moi pour pas que je m’endorme sur le trône ?
    - Ma reine… Fit-elle en lui désignant l’entrée des toilettes

     

    Sur ce, elle se glissa entre elle et la porte avant de la claquer derrière la négociatrice. Cette dernière s’appuya sur le mur et s’amusa à écouter les remarques fleuries et courtoises de son amie sur l’état des lieux entre le « Ah merde, y’a pas de lumière… » et le « Ah non, c’est automatique… ». Finalement, elle abandonna et observa les bois alentours. Comme toute petite aire sans supérette qui se respecte, ils étaient lugubres à en mourir, surtout dans la lumière blafarde des lampadaires entourant le bloc de béton. Elle soupira en secouant légèrement la tête ; la mission s’était bien passée, pourquoi …

     

     

    - KALIAN ! KALIAN ! KALIAN OUVRE BORDEL !

     

    Relevant la tête du lavabo où elle se lavait les mains, elle aboya un « C’était quoi ce bruit ?! » bref auquel Faye répondit dans la seconde.

     

    - Le fourgon a explosé ! Sort ! Vite !

     

    Se précipitant sur la porte, elle ne s’arrêta même pas pour parler à Faye, elle fonça vers le véhicule. En flamme. De lourds nuages d’une fumée grasse et noire s’en élevaient, chaussées de flamme en son foyer. On distinguait juste la carcasse à travers le rideau ardent. Elles ne pouvaient plus rien faire.

     

    • ET MERDE ! Cria la sniper en donnant un coup de pied dans une bûche.
      - Mais qu’est ce qu’on va faire ?! S’affola Faye
      - Mais j’en sais rien ! Aboya-t-elle, excédée.
      - On doit rappeler le lycée tout de suite !
      - Fais-le !

     

    La jeune fille obéit et d'un geste énervée, elle sortit son portable privé de sa botte et appela un responsable.

     

    *

     

    Au lycée, Élina sortait de son cours de sport. Elle était épuisée par le travail d'endurance que leur avait imposé M.Trilion, essentiel pour leurs missions. Cependant, quelque chose la perturbait : elle avait l'impression d'oublier quelque chose.


    « -Bon on rentre. proposa alors Aria
    - L'internat... j'avais une truc important à y faire mais je sais plus quoi?
    - Important comment?
    - Un truc de vie ou de mort!
    - Désolé mais la je peux pas t'aider ça ne m'aide pas vraiment ce que tu racontes!
    - Ouais t'inquiète, pars devant je vais rester cogiter encore un peu. »

    Aria acquiesça et se dirigea vers la sortie du lycée. Tandis qu'Élina se remémora tous les événements de la journée quand la conversation avec Kalian refit surface: « - Ah mais oui ma mission, faut que j'aille à l'internat, Elles m'attendent depuis trop longtemps! »

    A ce moment, elle se leva précipitamment entament dès lors une marche plus que rapide. N'y prêtant pas attention elle passa devant Mary ayant entendu ses paroles. Celle-ci regarda intrigué et inquiète la course de l'adolescente.
    « Je vais enfin pouvoir prouver ta véritable identité » pensa t-elle
    Elle couru alors dans une autre direction arrivant devant la porte de chez les informaticiens. Mary ouvrit la porte et se précipita sur l'une des caméras.
    « Il faut que je me dépêche, je ne doit pas la perdre! » Elle prit les escaliers principaux à une vitesse fulgurante avant de voir sa piste s'évaporer dans l'internat.
    « Non,non, non!! » poussa t-elle désespéré
    Des gouttes de sueurs se formèrent sur son front. Elle arriva en trombe dans l'internat et monta les marches deux par deux jusqu'au premier avant de freiner précipitamment en voyant Elina devant une porte. Mary se cacha expira un bon coup et regarda discrètement sa suspecte. Celle-ci venait de rentrer dans la pièce. Mary se rapprocha doucement et mis en route la caméra. Elina trop occupé à chercher l'arrosoir n'entendit pas son espionne.
    « -Mais où est-ce qu'elle m'as dit qu'il était déjà... » articula t-elle agacée
    Elle fouilla dans tout les recoins de la pièce sans pour autant trouvé l'objet tant convoité.
    Mary restait immobile intrigué par le comportement de sa soit disant amie. Elle n'imaginait alors plus aucun scénario que celui de sa culpabilité. Quant à Elina elle commença ses fouilles sur le bureau. La jeune fille buta sur un ouvrage qu'elle connaissait plutôt bien. Elina reconnu le journal de Randy was here qui avait disparu de leurs chambre.
    « Mais c'est lui je l'ai enfin trouvé, tu étais là depuis tout ce temps! Faut que j'aille prévenir Etienne! »
    Lorsque Mary entendit cette phrase cela conclut ses soupçons. Elle décida de se retirer avant qu'Elina ne la voit. La voleuse se retourna discrètement sur la pointe des pieds. A ce moment précis elle vu un visage familier qui lui souriait. Elle sursauta avant de souffler quelques mots:
    -« Tu m'as fait peur
    - Seulement au passé! » Lui répondit son interlocuteur
    A ces mots la personne sortit un couteau et les traits de Mary se décomposèrent avant de tomber à genou et de sentir un métal dans sa poitrine. Sa vision se brouilla et son corps s'affala dans le couloirs laissant la caméra glisser avant de rencontrer un coin d'un mur dans la chambre de Kalian. Elina entendit un drôle de bruit et sursauta, interrompant sa lecture. Elle sortit précipitamment et découvris le corps. La jeune fille paniqua devant la vue du sang. Des larmes commencèrent à couler . Elle jeta le journal avant de s'accroupir au-près de son amie.
    « -Non...Pas encore! » cria t-elle baigné dans une flaque de sang.
    Le sang coulait encore et encore. Elina décida dans un élan de dernier espoir d'aller chercher les secours, c'était sa dernière chance malgré qu'elle soit maigre.

     

    *

     

    Le laborieux groupe de résistants s'était réuni en 2C08. La tension était palpable. Corentin tournait en rond comme un lion en cage. Etienne, choisit par Faye pour la remplacer alors qu'elle était en voyage avec Kalian, faisait taper nerveusement ses doigts sur la table sur laquelle elle était assise, et Marianne regardait pensivement par la fenêtre, les mains dans le dos, essayant manifestement de refouler son stress. Ne tenant plus, Corentin brisa ce silence insoutenable :

     

    - Ça me plaît pas, ça me plaît pas du tout. Ça fait dix minutes qu'ils devraient être là. Si ils sont pas là dans 5 minutes, on commence sans eux, et je considère qu'on les a perdu.
    - Dis pas de trucs comme ça, tu vas nous porter la poisse ! On est pas tellement en sur-effectif, alors c'est pas le moment de se méfier les uns les autres, faut se serrer les coudes, répondit Etienne.
    - On avait bien spécifié qu'il fallait absolument être à l'heure. Et puis comment veux-tu que je ne me méfie pas : on sait même pas contre quoi on se bat !

     

    Le frisé allait répliquer, quand Marianne, qui s'était rapprochée de la porte jusqu'à y coller son oreille, les interrompit :

    - Chut, il me semble entendre des pas qui se rapprochent. C'est quelqu’un qui court il me semble.

    Ils se rapprochèrent rapidement de la porte, et Marianne s'écarta stratégiquement de quelques pas, histoire de ne pas se prendre une porte en plein visage. Les pas s'arrêtèrent devant l'entrée, une seconde de pause puis, des coups retentirent à la porte. D'abord deux coups rapides, puis un autre deux fois plus lent, ce qui signifiait que c'était quelqu'un du groupe, et enfin les deux même coups qu'au début, ce qui signifiait qu'il ou elle n'était pas suivi. Sur ce Marianne ouvrit la porte.

    Derrière celle-ci se tenait une Élina sanglotante, la tête baissée, et les bras serrés sur sa poitrine.

    - Oulà, ça a pas l'air d'aller bien toi ! Viens, rentre. Dit Etienne en prenant la nouvelle venue par les épaules.

     

    Une fois qu'elles furent rentrées, Corentin jeta un dernier coup d’œil à l'extérieur avant de refermer la porte.

    - Bon, qu'est-ce qui ce passe ? Demanda Corentin.

    Élina, qui s'était assise sur une chaise semblait s'être un peu calmée. Elle prit une grande respiration et leva les yeux vers le groupe :

    - Bon je vais pas y aller par quatre chemins : Mary est morte.

    Les trois adolescents se figèrent de stupeur. Corentin laissa échapper un juron et abattit rageusement son poing contre un mur.

    - Et tu... en es absolument certaine ? Demanda Marianne avec hésitation.
    - Malheureusement oui.
    - Et t'as pas vu son meurtrier par hasard ? Lança Corentin.
    - Non, je suis arrivé trop tard.

    Le silence retomba dans la pièce. Tout le groupe semblait pensif. Corentin brisa encore une fois le silence :
    - Bon, en tout cas, pour François c'est mort, il a déjà 20 minutes de retard. On va commencer sans lui. Dit il en regardant sa montre.
    - Bon ok alors pour commencer, Corentin le plan tombe à l'eau. On peut rien faire sans François. Commença Étienne en lisant les notes que lui avait laissé Faye.
    - Heu, quel plan ? Répliqua le garçon.
    - Tu sais celui que... bon ok laisse tomber. Mais c'est pas grave j'ai une autre idée.
    - C'est quoi ton plan ? Demanda Corentin.
    - Bon, j'ai opté pour une stratégie simple, parce-qu'on sait tous que plus c'est compliqué, plus ça a de chances de foirer. Comme notre but est de s'enfuir, il faut trouver un bon moyen de passer les portes du lycée en toute liberté. Je pense que le coup de l'alarme incendie est la solution la plus simple. On va donc allumer un feu, déclencher l'alarme. Pendant ce temps là Faye ira chercher Amandine dans sa salle, et je vous rejoindrai dehors. Une fois que ce sera fait, ben ma foi, y reste plus qu'à se tirer. Conclut-il avec un croisement de bras de satisfaction.
    - C'est un plan simple ça ? Lâcha Corentin.
    - Ro la ramène pas toi. Bon en tout cas moi ça me va. Répliqua Elina.
    - Moi aussi.
    - Bon, je ne vois pas de raisons de prolonger cette réunion plus longtemps. Bonne chance à tous. On se retrouve dehors.

     

    *

     

    Le lendemain, Kalian et Faye, étaient de retour au lycée, ramenée encore une fois en urgence. Elles étaient les seules survivantes de l'hécatombe qui avait eu lieu. Le chemin du retour avait été silencieux, les adolescentes étant encore choquées par ce qui venait de leur arrivé. Cela ressemblait tellement à une de leurs missions précédentes …

     

    La première chose qu'elles durent faire en arrivant fut un rapport détaillé de ce qui s'était passé lors de cette mission aux responsables du lycée. Ce fut un récit monotone et sans émotion.

    Elles furent relâchées lorsque ceux qui leur faisaient face eurent obtenu tous les détails qu'il souhaitaient. Faye les entendit commencer à murmurer sur le récit qu'ils venaient d'entendre alors qu'elle quittait la salle.

     

    Elles se rendirent ensuite à la cafèt', ayant hâte de retrouver leurs amis, en quête d'un réconfort nécessaire.

    Ils y trouvèrent des visages familiers et inquiets, alertés par les nouvelles sur la mission qui s'étaient propagées comme une traînée de poudre dans le lycée.

    À leur demande, les deux adolescentes recommencèrent leur récit. Ce fut Faye qui entama le discours, mais elle sombra dans ses pensées, laissant à Kalian la tâche d'achever le récit.

     

    - Le fourgon a explosé ? Comme ça ? Sans raison ? Demanda Étienne, qui ne pouvait y croire.

    - Oui, sans raison, lui répondit la sniper. On a vraiment aucune idée de ce qui a pu se passer. Aussi dingue que cela paraisse.

    - C'est pas possible … Combien de personnes sont mortes ?

    - … Tous ceux qui étaient avec nous.

     

    Le silence tomba. La nouvelle était dure. L'ambiance au lycée n'était déjà pas des meilleure, et ce n'est pas ça qui allait arranger les chose.

     

    - Je reviens, je vais aux toilettes, annonça Kalian, brisant momentanément le silence.

     

    Elle partit vers sa destination.

     

    Faye, assise sur un tabouret haut, observait minutieusement ses mains. Depuis quelques temps, un détail, une vague idée, avait germé dans son cerveau. Ne pouvant y croire, elle avait refoulé cette pensée dans un recoin de son esprit. Cependant, l'ambiance qui régnait sur le lycée, et surtout les récents événements, étaient venus alimenter cette idée. Est-ce qu'il se pourrait que ...

    - Faye ? Tu vas bien ? T'as l'air bizarre.

    L'adolescente sursauta. Plongée dans sa réflexion, elle en avait oublié ses amis.

    - Euh …

    Elle hésita. Était-ce une bonne chose que de partager ses doutes ?

    - À vrai dire … Il y a quelques détails qui me gênent dans ce qui s'est passé à Paris, et parmi les événements qui ont précédés.
    - Vas-y, raconte, l'encouragea Aria.

     

    Faye inspira un grand coup.

    - Eh bien, c'était Kalian qui était chargée de me protéger dans cette mission, n'est-ce pas ?
    - Oui, et elle a accompli sa tâche en te ramenant saine et sauve, non ?
    - Mais tous les autres élèves sont morts. Et c'est par chance qu'on s'en est sorti.
    - C'est vrai ...
    - Une autre chose qui me gêne, c'est le concert de métal. Vous vous rappelez, à ce moment, c'est aussi Kalian qui devait assurer ma sécurité.
    - Je crois que je commence à comprendre là où tu veux en venir … marmonna Étienne, resté silencieux jusque là.
    - Et encore une fois, ça a mal tourné.
    - Ce n'est pas sa faute si ça tourne mal quand même … modéra Élina.
    - Il en reste que Thomas est mort. Rappelez-moi comment ?

    Tout le monde se tut. Bien qu'ils connaissaient tous la réponse à cette question, personne ne pouvait croire en l'hypothèse désormais claire qu'implicitaient les propos de Faye.

    - … D'une balle de sniper dans la tête, répondit finalement Aria.
    - Donc … tu penses que c'est Kalian qui est derrière tout ces … événements ? se risqua Élina.
    - Franchement, c'est pas de bon cœur que j'accepte cette idée, mais il faut malheureusement admettre que pas mal de soupçons pèsent sur elle … fit Faye.
    - Qui plus est, c'est devant sa chambre qu'on a retrouvé le corps de Mary …
    - QUOI !? s'exclama la négociatrice. Mary est … morte ?
    - Oui, c'est arrivé pendant votre absence … Elle a été retrouvée morte à l'internat, près de la porte de la chambre de Kalian.
    - Je … Je n'étais pas encore au courant.

    Le silence s'installa. Chacun réfléchissait à ce qui venait de se dire. Il était vrai que Kalian avait beaucoup d'arguments en sa défaveur, mais était-ce vraiment elle qui avait tué leurs amis ? Avait-elle tué Lucas, Arthur, Mary et tout les autres élèves ? Les adolescents avaient du mal à y croire.

    C'est ce moment que choisit Kalian pour revenir. Ne se doutant de rien de ce qui venait de se passer, elle constata avec surprise le silence qui régnait dans le groupe.

    - Eh bien, c'est la grosse ambiance à ce que je vois … Il s'est passé quelque chose ?
    - Non non, rien … répondit Élina.
    - On va manger ? proposa Étienne pour changer de sujet. Je commence à avoir faim.

     

    *

     

    Kalian, Eileen, Faye et Étienne marchaient en silence, en direction du self. Ce qui se passait dans lycée remuait leurs esprits et les dialogues amicaux se faisaient de plus en plus rare entre les membres du groupe. Soudain, la jeune fille colorée remarqua une grille d'aération et la montra du doigt.

     

    - Dis Lucas, tu n'étais pas trop à l'étroit là-dedans ?

    Le reste du groupe lui jeta un regard affligé mais cette fois, au lieu de laisser ceci passer, Kalian pesta :
    - Tu pourrais éviter de ressasser en nous ces douloureux souvenirs, non ?
    - Laisse-la, tenta Faye, elle ne sait pas ce qu'elle dit.
    - C'est pas une raison ! S'emporta la sniper.
    - Elle n'y peut rien !
    - Et alors ? Je vais te la dresser moi !

    Sous les cris, Eileen se mit a pleurer en criant qu'elle n'avait rien à faire dans cette histoire et qu'elle ne voulait pas qu'on se dispute. Étienne, lui, comptait les points en râlant.
    Le conflit grimpa si bien qu'il fallut séparer les filles avant qu'elles n'en viennent aux mains.
    Ce midi, chacun mangea de son coté en se demandant comment de telles choses pouvaient arriver. Jamais il n'y avait eu de telles disputes dans le groupe. Si Ambre avait été la, elle aurait pu tenter de les calmer pensèrent-ils amèrement.

     

    *

    Deux semaines passèrent et on apprit, par échos, que les disparitions se poursuivaient et que les missions s’enchaînaient avec difficulté. Le petit groupe de la cafétéria, entendant ces nouvelles comme des sentences maudites, crurent devenir fous. Mais heureusement, si l'on pouvait dire, un événement arrivait. Les 25 ans d'innovations du lycée ainsi que l'arrivée des tablettes. Cela allait sûrement leur changer les idées.


    Le but était de mettre l’événement en valeur. Parce que si des tablettes arrivaient à disposition des élèves ce n'était pas pour rien. La principale visée du projet était de les aider à améliorer leurs compétences pour maîtriser plus vite leur pouvoir ainsi qu'accéder à plusieurs outils rapidement. Amandine, Faye et Kalian s'étaient réjouies des logiciels que proposaient les nouvelles tablettes. Du moins seulement par le bouche à oreille lycéen car les bijoux de technologie en question ne devaient pas être remis avant deux bonnes semaines.

    - Mais, ils les remettent ce soir ? Demandait la jeune fille rose, la mine boudeuse.
    - Seulement symboliquement, lui expliquait Élina. Une grande organisation viendra faire une remise symbolique ce soir, on promet une soirée grandiose !
    - Je comprends maintenant pourquoi on m'avait fait négocier tant de fois auprès de ces entreprises technologiques.
    - C'est fort possible, renchérit Kalian. D'ailleurs, tu comptes rester ce soir ?
    - Non, je ne peux pas, ils passent un reportage sur les pingouins menacés d’Islande et je ne peux pas rater ça !
    - Je parie qu'Eileen veut le voir avec toi.
    - Comment tu as deviné ? S'étonna l'autre.
    - Simple intuition... grogna l'autre, se souvenant de ce qui c'était passé il y a quelques jours.

    La journée avait continué dans la bonne humeur, car c'était la fin de la semaine et que les fortes tensions ressenties dans le groupe ces derniers temps s'estompaient lorsque le repos hebdomadaire arrivait. Néanmoins, si les membres du groupe avaient le sourire, leurs cœurs eux, n'étaient pas si clairs que ça. Les noms des nombreuses disparitions résonnaient dans leur tête et maintenant, le groupe était convaincu qu'une personne (du moins, un groupe) était à l'origine de tout ça. Mais qui ? Et surtout, pourquoi ?

    Le dernier cours arriva, Corentin se joignit au petit groupe, visiblement épuisé par sa journée.

    - Salut tout le monde.

    Les autres répondirent en écho, sans trop de conviction.

    - Vous avez entendu pour ce soir ? Apparemment, ils font une grande fête dans le self !
    - Je crois qu'on sera au courant. Bailla Étienne qui avait retenu le nombre exact de déclarations de ce genre dans la journée.
    - Mais attendez, c'est pas tout !
    - Quoi ? demanda Aria qui leva les yeux de ses croquis qu'elle aimait tant faire entre deux cours de lévitation.
    - Je suis passé devant le self et ils étaient en train de préparer un immense gâteau au chocolat !
    - CHOCOLAT ! hurla Eileen à l'autre bout de la cafétéria alors que Faye tentait de lui expliquer "l'importance des variations annuelles en pourcentages du taux de natalité des macareux de Papouasie".
    - Je te jure, il était immense Eileen ! Presque aussi superbe que moi !
    - Évidemment ... Déclara Kalian un brin amusée.

    La jeune fille bariolée se tourna alors vers son amie rosâtre :

    - Je vais peut-être y aller au final, je suis désolée Faye ...
    - Pas grave, les pingouins vaincrons !
    - Et je devine que tu sera à leur commande ! s'exclama Élina
    - Exactement ! Tu crois quoi ?

    Personne ne savait s'il fallait lever les yeux au ciel ou en rire. Après tout, que fallait-il prendre au sérieux maintenant que l'on craignait de se faire enlever au détour d'un couloir ?

    La cafétéria se vida peu à peu et les élèves vaquèrent à leurs occupations. De leur coté, Aria, Eileen et Élina avaient assisté au début de la conférence des 25 ans. Les rumeurs s'étaient avérés vraies : Il y eu d'abord la distribution symbolique avec de très exceptionnelles photos, des sourires plus ou moins commerciaux, des longs discours, un gâteau digne des plus beaux rêves d'Eileen et de la musique pour lier le tout en rassemblement bien ficelé.
    C'est épuisé que les élèves retournèrent tardivement dans leurs lits pour sombrer dans un sommeil profond et, pour certains, bien instable.

    *

    Le lendemain fut une journée de cours comme les autres, à la différence que ce jour là, les membres du petit groupe ne pouvaient pas se retrouver comme ils voulaient. Leurs cours étaient tous décalés. Sauf que ce soir là, avant le repas, Corentin fut alerté par d'étranges bruits, venant du couloir près de la cafétéria.

     

    Kalian se tenait devant la vitre, face à Aria, les traits crispés par la colère. La jeune fille aux vêtements de poupée, quant à elle, affichait un visage inexpressif, un léger sourire sur les lèvres. Depuis la vitre du couloir d'en face, Corentin voyait tout de la scène bien qu'il ne puisse entendre la discussion de ses deux camarades. "Une dispute, maintenant ?" pensa t-il. "Entre elles deux, manquait plus que ça..." Le ton semblait monter, Kalian, le regard empli de rage, commença à s'avancer vers Aria, dégaina son arme et commença à tirer sur son amie, qui elle, reculait machinalement, déviant chaque balle, l'expression toujours aussi calme. Corentin n'en croyait pas ses yeux. Il aurait voulu croire à un simple entraînement. Mais tout semblait prouver le contraire. Kalian semblait crier, et tirait de plus en plus, rythmant le silence par des détonations successives. Non, vraiment, ça ne pouvait pas être anodin.

    Elles allaient s'entretuer. Corentin dévala les escaliers à toute vitesse, et se rua sur son épée. Mais lorsqu'il remonta, haletant, il constata avec horreur qu'Aria ne pouvait plus reculer, prise dans une impasse. Profitant de l'occasion, Kalian lui tira dans le genou. La jeune fille flancha, et, malgré qu'elle l'ait mise à terre, Kalian tira une dernière fois. La vitre se teinta d'écarlate, et le petit corps d'Aria s'affaissa lentement. Il ne restait qu'une longue trace rouge. Corentin retint un cri et fonça sur Kalian. "ESPÈCE D'ORDURE ! TU VAS LE PAYER ! Le son du métal s'enfonçant dans la chair retentit pour seul bruit.

     

     


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